Parlons dargent : la situation financiere du CMFC

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Peu importe quand l’argent a fait son apparition dans l’histoire, une chose est sûre : c’est à ce moment exact que les inquiétudes financières ont commencé. Le dicton « L’argent ne fait pas le bonheur » n’est vrai que selon la richesse de chacun. En effet, les riches ont un faible retour sur investissement en termes de bonheur lorsqu’ils cherchent toujours à gagner plus d’argent. Pour les moins fortunés, il n’y a pas de bonheur sans argent, car il assure un minimum de confort et de sécurité. Pour le Collège des médecins de famille du Canada (CMFC), une organisation sans but lucratif, l’argent nous permet d’établir des normes et d’offrir aux membres un soutien à la hauteur de leurs besoins.

Le CMFC doit établir les normes en médecine de famille, une discipline autoréglementée, sinon, les gouvernements trouveront des moyens d’exercer plus de contrôle ou simplement de s’emparer de notre profession. Il ne faut jamais douter de ce risque ni le sous-estimer. Ce qui fait la valeur de l’adhésion varie d’une personne à l’autre. Pour beaucoup de nos membres, nos revendications en faveur d’une meilleure rémunération pour les médecins de famille sont le plus grand avantage. Pour d’autres, ce serait plutôt l’appui à la recherche, les programmes de développement professionnel continu (DPC), la production de cadres pédagogiques, la promotion des soins en équipe, la défense des droits des résidents en médecine de famille, les prix et bourses, les groupes d’intérêt des membres, et la liste est encore longue. Lorsque les fonds diminuent, la proposition de valeur du CMFC baisse également.

Nos principales sources de revenus sont les droits d’adhésion. Nous avons également des revenus de sources commerciales, comme le programme Autoapprentissage et le Forum en médecine familiale, des commandites de partenaires comme la Banque Scotia et Gestion financière MD, ainsi que des placements. Certains services, comme les examens, sont essentiels pour la profession; mais leurs enjeux très élevés par nature font en sorte que leur administration est coûteuse. Comme les frais d’examen ne couvrent pas l’intégralité des coûts, ceux-ci doivent être subventionnés par les droits d’adhésion.

Le CMFC n’a pas augmenté ses frais d’adhésion depuis 2017, malgré une inflation totale de 25 % sur la même période. Pendant huit ans, de légères réductions des dépenses et les perturbations liées à la pandémie (p. ex., la suppression des réunions en personne ou des déplacements) ont contribué à limiter l’impact de l’inlfation. En mars 2024, toutefois, le CMFC prévoyait un déficit de 5,5 M$ pour l’exercice 2024-2025 et a dû puiser dans les réserves pour soutenir les programmes alors en cours. En mai 2024, son conseil d’administration et son personnel se sont engagés à atteindre l’équilibre budgétaire rapidement, sans augmenter les droits d’adhésion ni utiliser trop de fonds de réserve. Nous avons réussi à réduire le déficit budgétaire prévu en 2024-2025 et à résoudre le déficit. En 2025-2026, nous prévoyons un léger excédent pour couvrir les dépenses ponctuelles planifées et un recours limité aux fonds de réserve.

Le CMFC a retrouvé une stabilité financière pour encore un an ou deux, mais n’oublions pas que ce fût au prix de bons programmes et du licenciement de personnes talentueuses. Les réductions ont entraîné la suppression de 24 postes, le passage à un mode de travail surtout à distance et une réduction considérable de nos bureaux. Nous avons imposé des coupes à la Fondation pour l’avancement de la médecine familiale et fermé le Centre Besrour. Nous sommes passés de 12 à 10 numéros de notre revue Le Médecin de famille canadien, nous avons réduit le nombre de réunions de comités en personne et supprimé les services bibliothécaires.

Les membres ont été nombreux à remarquer ces réductions et certains nous ont fait part de leurs préoccupations. Nous vous en remercions et nous nous excusons pour les désagréments causés. Malheureusement, avec un déficit budgétaire de plus de 10 % et un avenir financier incertain, nous avons dû prendre des mesures pour assurer la stabilité de notre famille professionnelle. En cas de nouvelles coupes, il sera difficile, par exemple, de maintenir les normes en médecine de famille, de défendre les intérêts de nos membres, d’offrir des activités de DPC, de subventionner les examens et de publier la seule revue canadienne en médecine de famille.

C’est un véritable dilemme, qui nécessite un dialogue avec nos membres et leur soutien pour stabiliser les revenus provenant des droits d’adhésion en indexant ceux-ci sur l’inflation. La prospérité financière du CMFC n’est plus assurée. L’inflation élevée a érodé les fonds qui étaient à notre disposition. Nous avons étiré au maximum la valeur de chaque dollar provenant des droits d’adhésion et, pour préserver l’avenir de la médecine de famille, nous devons stabiliser les finances du CMFC afin de maintenir les programmes essentiels. La médecine de famille est importante, car elle garantit de meilleurs soins de santé à la population. Par contre, pour obtenir ce bénéfice, il faut une famille professionnelle en bonne santé. Le CMFC ne cherche pas à faire son bonheur en indexant nos droits d’adhésion sur l’augmentation du coût de la vie, mais bien à obtenir la sécurité financière nécessaire pour continuer de fournir l’essentiel à nos membres et à l’ensemble de la profession.

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