Les hôpitaux et plus particulièrement les blocs opératoires sont connus pour avoir une empreinte carbone importante. Alors que les soins de santé s’orientent vers des soins centrés sur la patientèle, nous avons cherché à étudier la perception et les attitudes de celle-ci et/ou des membres des familles à l’égard des soins de santé, de l’anesthésie et des changements climatiques, ainsi que leur influence sur les choix de soins. Nous avons émis l’hypothèse que moins de 30 % de la population étudiée était consciente des contributions importantes des soins de santé aux changements climatiques.

Après l’approbation du comité d’éthique de la recherche et le consentement des personnes participant à l’étude, nous avons mené des entrevues à l’aide d’un questionnaire sur les perceptions concernant les changements climatiques et les connaissances de l’impact environnemental des soins de santé. Pour déterminer si ces perceptions influençaient leurs choix de soins, nous avons proposé deux choix de soins d’anesthésie différents comportant des impacts environnementaux différents pour un scénario chirurgical hypothétique. Enfin, nous avons cherché à déterminer l’intérêt des personnes interrogées à obtenir plus d’informations sur le sujet. Nous avons analysé les réponses à l’enquête pour déterminer les associations entre les perceptions à l’égard des changements climatiques et l’empreinte carbone des soins de santé avec des variables relatives aux caractéristiques des personnes participantes, à leurs choix de soins d’anesthésie et à leur intérêt pour des connaissances plus approfondies.

Au total, 320 personnes ont participé au sondage, dont 32 % ont reconnu que les soins de santé « contribuaient grandement au changement climatique ». Néanmoins, les perceptions ne se sont pas traduites par des choix de soins, car de nombreuses personnes interrogées ont tout de même opté pour le choix jugé avoir un impact environnemental plus important (45 %). Il existait une forte association entre la perception de l’impact environnemental des soins de santé et le niveau de scolarité (P = 0,02).

La perception du public de la contribution des soins de santé aux changements climatiques était médiocre, bien que plus élevée que prévu. Les perceptions des personnes interrogées à l’égard des changements climatiques ou de l’impact des soins de santé sur l’environnement ne se sont pas complètement traduites par le choix d’une modalité de soins d’anesthésie moins intensive en carbone pour leurs propres soins. Les efforts visant à informer la patientèle de l’impact environnemental des choix d’anesthésie peuvent avoir un impact minime sur les choix de soins individuels.